Les amis d'Émile (98)
25/04/2007 Voilà, la dernière journée paisible et de bonheur de cette 3ième série de traitements est terminée. Demain, si tout va bien c'est-à-dire qu'Émile n'est plus neutropénique, il recevra son 4 ième gros traitement de chimio. Alors, commencera la descente aux enfers pour les 6 à 7 prochains jours. Une mère d'un enfant ayant eu la leucémie en 2000 se nommant Sylvie et qui demeure à Chicoutimi, nous écrivait, il y a quelques temps, qu'il est faux de dire que l'on s'habitue à cette routine. Au contraire, plus on avance, plus on devient intolérant à la souffrance. Je crois comprendre ce qu'elle voulait nous dire. Il est impossible de s'habituer à voir souffrir notre enfant même si je suis en mesure de vous informer à l'avance des problèmes qu'Émile va endurer durant la prochaine semaine. Comment peut-on s'habituer à écouter son fils de 3 ans nous dire qu'il est fatigué, qu'il a mal partout? Comment peut-on s'habituer à le voir anxieux, le visage triste et torturé par ces malaises qui l'habitent? Comment peut-on s'habituer à le regarder marcher avec difficultés à cause de douleurs neuropathiques qui l'accablent? IMPOSSIBLE!!! Donc, on appréhende ces maudites journées et on ne cesse de se dire qu'il y en aura d'autres encore...Je sais que je ne pourrai pas demeurer sereine devant cette souffrance. Je sais que Charles souffrira autant que moi devant notre impuissance. Émile doit souffrir pour guérir. Peut-on vraiment d'habituer à ça? Alors, je le répète, Sylvie avait raison. Plus on avance, moins on accepte facilement ce qui nous attend. On retient donc notre souffle et on plonge dans les ténèbres le temps nécessaire pour que notre petit rayon de soleil réapparaisse.