mercredi 21 janvier 2009

Les amis d'Émile (207)


Il a rebondi pour la dernière fois!!!! Terminé la cortisone mardi matin!!!! Il ne reste que 7 doses de Purinéthol!!!! Quelle joie de le voir espiègle. On le regarde rire, taquiner, jouer avec son frère Emmanuel et tout ça, avec des yeux pétillants. Demain, l'avant dernier traitement et jeudi prochain, le DERNIER!!! C'est de plus en plus concret, Émile arrive enfin à la fin de ces deux longues années de traitements. Cependant, nous ne le réalisons pas encore vraiment. Terminer la course du jeudi pour que notre petit homme reçoive ses traitements. Terminer l'armée d'effets secondaires indésirables.

La vie normale est à notre porte. Elle frappe et veut entrer dans notre routine, notre chez nous, notre famille élargie. Mais elle est timide. Elle craint que nous ne lui faisions pas confiance. Pour ma part, c'est mon prochain défi. Je travaille fort pour y arriver. Pour nos amis, nos parents éloignés, nos confrères et consoeurs de travail, nos supporteurs, Émile a terminé sa maladie et la vie doit reprendre son cours. Pour moi, Charles, Émile, ses frères et soeurs, ses grands-parents, ses tantes, oncles, cousins, cousines, ce n'est pas fini. La peur de la récidive est peut-être moins lourde à supporter mais elle est toujours présente et il n'y a pas une seule journée, en tout cas pour ma part, où je n'y pense pas. Comme me disait une maman dont la fille a eu la même leucémie qu'Émile et qui est maintenant guérie: après les deux ans de traitements, on travaille sans filet. Il faut avoir vécu cette épreuve pour comprendre ce qu'elle voulait m'exprimer. J'appréhende donc les premières semaines sans traitements contrairement à ce qu'on pourrait penser. La fin de cette longue période noire et la peur de la récidive me laissent un goût amer qui m'empêche de profiter pleinement de la lumière que l'on aperçoit enfin au bout du tunnel. On voit la lumière, on voit le bout du tunnel mais on est encore dans ce tunnel et il n'existe pas de moyen pour en sortir plus vite. Il faut donc que je prenne mon mal en patience et je croise les doigts en priant pour que ces trois ans avant la guérison passent le plus vite possible...


Plus que deux !